Montvert

L’église Saint Géraud présente une période de construction allant du XII au XVème siècle. L’abside en est remarquable : elle est classée aux MH depuis 1921 : la décoration l’apparente à l’ordre byzantin ;colonnes engagées, cordon de billettes surmontant les ouvertures sont à voir. La nef, plus récente, date du XVème siècle. En façade latérale, des sculptures en bas- relief, certainement issues de chapiteaux, sont incluses.

Cette élégante demeure date du XVIIIème siècle ; la tour, elle, affiche la date de 1620. La façade présente une symétrie, de part et d’autre de la porte d’entrée. Les baies sont cintrées ; la toiture à la Mansart présente deux étages de lucarnes à la bâtière. La hauteur des souches de cheminées, présentant plusieurs larmiers, achèvent le caractère élancé de la construction.

Cette solide construction présente une toiture en matériau de substitution, remplaçant la lauze, voire le chaume, d’origine. La porte de l’étable est encadré d’un linteau et de deux tableaux moulurés, en granit, qui semblent être des pierres de récupération, peut- être du premier château, démoli, du bourg. A noter, le sol en pavés que l’on  nomme calade, qui utilisait souvent des gros galets de rivière, sans angle vif.

Cet ensemble bâti a connu bien des modifications : à l’origine, certainement une maison double de journaliers, avec un conduit de cheminée central, de part et d’autre d’un refend. L’ajout de la grange, dont on peut voir la porte d’accès sur le côté, et ce qui semble être la porte de l’étable, travaillée aujourd’hui comme un ouvroir. Cette partie présente une ossature bois avec remplissage en maçonnerie pierre. Les dates inscrites sur les linteaux remontent au XVIIIème, tandis que la grange est certainement plus récente. On peut noter la présence de beaux épis de faitage, en toiture ; celui de la grange représente un oiseau.

Cette ferme bloc en hauteur témoigne d’une certaine élégance, avec son escalier à deux volées et son double corps. La partie habitation, au premier étage, comprenait deux niveaux, le toit  éclairé de lucarnes à la capucine  présente une volumétrie complexe. On accédait à l’étable, depuis  deux portes cintrées. Ce bâtiment aurait servi, à une époque, d’hôpital. La date sur le linteau de la porte d’entrée indique une construction du XVIIIème. Il faut s’arrêter sur les sculptures de ce linteau, car on n’en rencontre très peu de tel dans le bourg et aux alentours : un fin cordon et entrelacs entoure la date. Des symboles protecteurs sont ici présents : la croix, qui outre une évocation religieuse marque quatre dimensions, quatre directions, quatre saisons et l’étoile qui peut être considérée comme un symbole solaire. Ces deux décors protègent la porte d’accès qui est le point le plus vulnérable de la maison.

Belle maison de maitre dans un parc arboré ;  l’ordonnancement de la façade, la volumétrie de toiture, les souches de cheminée témoignent d’un beau travail de la pierre. On notera les beaux épis de faitage, l’un en forme de croix surmontant un élément végétal.